Carnet de voyage au Chili


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Chili, le Parc Torres del Paine
Jaquette DVD

Ce carnet de voyage a été réalisé sur la base des commentaires du film :

Voyage autour du monde

Partagée entre l'Argentine et le Chili, la Patagonie est l'une des régions les plus sauvages de la planète.
Vous retrouverez dans ce carnet de voyage tout la partie de ce périple consacrée à l'Argentine.

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La Patagonie n'est pas un pays… : partagée entre l'Argentine et le Chili, la Patagonie est l'une des régions les plus sauvages de la planète. Coincée entre les océans Atlantique et Pacifique, elle se répartit de chaque côté de la Cordillère des Andes.

Je vais entamer la découverte de cette région par Buenos Aires, puis un grand saut vers Ushuaia, à l'extrême sud de l'Amérique, ensuite El Calafate, perdu dans la Cordillère des Andes au milieu des glaciers (voir le carnet de voyage consacré à l'Argentine), le passage au Chili vers Puerto Natales et Punta Arenas; je remonte vers le nord à Puerto Montt, et enfin, une dernière étape à Santiago.

Le Parc Torres del Paine

Chili, le Parc Torres del Paine

Ce matin, départ matinal : je prends la route pour le Chili.
En chemin, nous rencontrons des gauchos, les gardiens de troupeaux de la pampa sud-américaine.
Le petit poste de douane, perdu sur les hauts plateaux, disparait sous une petite pluie fine... : premier contact avec le Chili finalement pas très engageant... !
300 km de route à travers la Cordillère des Andes nous attendent pour rejoindre le parc Torres del Paine, juste derrière la frontière.
Déclaré parc national en 1959, le Parc national Torres del Paine est sans aucun doute l’un des plus beaux du Chili. La diversité des paysages – 242 000 ha de steppes, forêts, montagnes, lacs, cascades et glaciers –, la richesse de la faune et de la flore, l’ont fait connaître mondialement auprès des amateurs de randonnée et de grands espaces. Le parc reçoit chaque année plus de 76 000 visiteurs, dont les deux tiers sont des non-chiliens.
Ici effectivement, c'est le paradis du trekking : de nombreux circuits de différentes difficultés sont proposés mais le plus célèbre, c'est le W, un circuit exigeant et difficile d'au moins une semaine et en forme de W : un lieu de rêve pour les randonneurs !

Parc Torres del Paine

Ce sont les Torres del Paine, un massif de 3 pics granitiques qui ont donné leur nom au parc national. Trois autres sommets dominent tout le parc et restent donc visibles quel que soit l'endroit du parc où on se trouve : los Cuernos del Paine.
Le parc bénéficie d'une faune très riche : 26 espèces de mammifères : des carnivores comme le puma, le chat de Geoffroy ou le renard de Magellan. Mais l'animal le plus familier dans le parc est sans conteste le guanaco, un camélidé apparenté au lama : contrairement à celui-ci qui a été domestiqué dans toute la Patagonie, le guanaco est resté sauvage.
De nombreuses espèces d'oiseaux fréquentent également le parc, avec en tête le fameux condor des Andes.

Parc Torres del Paine, Los Cuernos

Malheureusement, l'imprudence de certains touristes a entrainé en 2012 un gigantesque incendie qui a réduit en cendres plus de 17.000 hectares et qui a été vécu au Chili comme une catastrophe nationale. 5 ans après les zones incendiées sont loin d'avoir retrouvé leur végétation initiale.
Un dénivelé d'environ 15m entre les lacs Nordenskjöld et Pehoé, est à l'origine de Salto Grande, un ensemble de belles cascades sur le rio Paine.
Je repars en ballade dans le parc cette fois pour découvrir le lac Grey : mais tout d'abord il va falloir franchir ce pont suspendu assez instable et attention... pas plus de 6 à la fois !!

Le Lac Grey est un des plus beaux lacs du parc avec ses eaux aux tons gris entourées par des formations rocheuses spectaculaires. D'une superficie de 32 km², le lac Grey est alimenté par le Glacier Grey. Une longue marche va m'amener sur les bords du lac, d'où je peux apercevoir, au loin, coincé entre les montagnes, cet immense glacier.

Grillade d'Argentine

A l'intérieur du parc, des restaurants vont me permettre de déguster l'excellente viande chilienne, du mouton grillé au feu de bois.
Le parc dispose également de capacités d'hébergement importantes ; toutes sont parfaitement intégrées dans le site comme par exemple l'hôtel Torres, dont les différents bâtiments semblent faire partie du paysage. Et comme beaucoup d'hôtels pour randonneurs, ils ont développé un important ranch afin d'être en mesure de proposer des promenades à cheval dans le parc.

Parc Torres del paine, Grotte du Mylodon

Au sud du parc, sur la route de Puerto Natales, voici la grotte du mylodon, une cavité rocheuse de 200 mètres de long. Elle a été découverte en 1895 par Hermann Eberhard, un explorateur allemand qui parcourait la Patagonie. Il découvre à l'intérieur un important morceau de peau d'un animal inconnu. Des analyses montrent que les restes découverts appartiennent au mylodon, une espèce de mammifère éteinte entre -10 000 et - 13 000 ans.
À l'entrée du monument a été érigé une réplique grandeur nature du mylodon préhistorique, qui était un herbivore géant.

Puerto Montt, Couple d'amoureux face à la mer

Puerto Montt

Aujourd'hui, je reprends l'avion à Punta Arenas pour remonter 2.000 km vers le nord à Puerto Montt.
Puerto Montt est une ville importante de 180.000 habitants.
Comme toujours dans cette région, je retrouve la Plaza de Armas, avec la cathédrale Nuestra Senora del Carmen construite en 1856 en bois de mélèze.
Longeant l'océan Pacifique, la Costanera est le lieu de promenade préféré des habitants de Puerto Montt ; en face de la Plaza de Armas, l'ancienne jetée où débarquaient les passagers venus en bateau a été transformée en promenade couverte et offre un magnifique point de vue sur la baie.

Puerto Montt, Monument aux colons allemands

On y verra la sculpture en bronze du Monument à la colonisation allemande réalisée en 1977 pour commémorer les 125 ans de l'arrivée de 200 colons allemands en 1852 ; cette œuvre représente une famille d'immigrants allemands en face d'un autochtone et symbolise la rencontre des deux cultures à l'époque de la fondation de la ville.
On pourra voir aussi la sculpture assez naïve "Sentados frente al mar" représentant un couple d'amoureux assis sur un banc en face de la baie et faisant référence à une chanson du groupe "Los Iracundos". Puerto Montt, le port de pêche

Puerto Montt est un important port de pêche, un centre d'exploitation du bois et de constructions navales.


Plus récemment, cette ville a développé une activité d'élevage de saumon très importante.
A 3 km du centre, la Caleta de Angelmo où se trouve un des marchés aux poissons et aux fruits de mer les plus populaires du Chili. C'est aussi un marché artisanal qui propose de nombreux objets typiques de la région réalisés en bois, en cuir ou en coquillages ainsi que des étoffes et des vêtements en laine confectionnés à la main.

Puerto Varas

Puerto Varas, volcan Isorno

A 20 km seulement de Puerto Montt, voici Puerto Varas, une charmante station balnéaire installée en bordure du lac Llanquihue. Fondée en 1854 suite à l'arrivée de colons allemands, Puerto Varas offre un superbe panorama sur le lac avec en toile de fonds le volcan Osorno.
Je prends la route pour le parc National Vicente Perez Rosales, la merveille de la région qui s'étend sur près de 250.000 hectares à 60 km de Puerto Varas.

En cours de route, il ne faut pas manquer le Río Petrohué, un des cours d'eau les plus appréciés des amateurs de pêche et des promeneurs. Avec un débit moyen de 270 m3 par secondes, le Río Petrohué s'écoule avec force sur les pierres d'origine volcanique, formant un des plus beaux spectacles du parc. Cette rivière forme avec ses belles cascades et le volcan Osorno en toile de fond, un paysage magnifique.

C'est un gros catamaran qui va me permettre de continuer la ballade sur le lac de Todos los Santos et de découvrir ainsi le parc sous des angles nouveaux, toujours à proximité du majestueux volcan Isorno. Sur la rive est du lac, petite balade pour découvrir le tout petit village de Peulla, très connu dans le monde des randonneurs. Quant au bus qui va m'y conduire, pas très engageant !!

Vina del Mar, le Casino

Vina del Mar

Je remonte encore vers le nord pour atteindre Santiago. Puis direction Valparaiso, 120 km à l'ouest sur la côte pacifique.
J'arrive à Valparaiso en passant par sa ville sœur et voisine, Vina del Mar. Des boulevards bien entretenus, bordés de palmiers et de vastes parcs magnifiques lui valent le surnom de Ciudad Jardin, la ville jardin. Vina del Mar, Horloge de verdure

Vina del Mar est une destination prisée des santiaguinos aisés bien que ses plages soient bondées et que le courant Humboldt refroidisse assez les eaux pour décourager de nombreux baigneurs.

Les Chiliens adorent cette ville que les touristes ont plutôt tendance à trouver fade et dépourvue d'activités. Créée en 1878 par le gouvernement chilien, cette station balnéaire a aujourd'hui près de 400.000 habitants. Son casino est désormais l’emblème de sa vocation touristique.

L'horloge de fleurs a été créée en 1962 à l'occasion de la Coupe du Monde de football organisée au Chili dont Vina del Mar était une des villes d'accueil. Il s'agit d'un véritable chef-d'œuvre végétal : grâce au climat méditerranéen de la ville, les fleurs dévoilent leurs belles couleurs toute l'année.

Sur le bord de mer, devant l'Ecole d'armement, un musée à l'air libre d'anciennes pièces d'artillerie a été créé en 1970.

Valparaiso

Les favelas de Valparaiso

Pour moi, Valparaiso fait partie de ces anciens ports mythiques comme Macao, Veracruz… au gout d'aventure très fort et qui hantent pour toujours nos souvenirs d'enfance...
Créé par les espagnols au 16ème siècle, Valparaiso, la Vallée du Paradis, est vraiment sorti de sa léthargie au 19ème siècle : il est alors une étape incontournable pour les cargos qui relient l'Europe et la côte pacifique américaine. Il est aussi le port d'exportation des productions du Chili : cuivre, salpêtre, or et argent. La ville va s'enrichir rapidement : elle est alors à l'avant-garde : on vient même de Santiago à Valparaiso pour acheter la dernière mode européenne.
Valparaiso, le port Mais alors commencent les difficultés : en 1906 un tremblement de terre fait 3.000 morts. Puis en 1914, c'est l'ouverture du canal de Panama qui va détourner l'essentiel du trafic maritime. La crise de 1929, l'invention du salpêtre synthétique entrainent le départ des élites et plongent Valparaiso dans un long déclin financier et commercial.

Valparaiso, les vieux quartiers

Si le centre de Valparaiso, la zone du port, s'est fortement modernisée, il n'en est rien pour les cerros, ces quartiers installés sur les 42 collines qui entourent Valparaiso et où vit l'essentiel de la population. Pour se rendre au port, où tout le monde travaillait, des funiculaires furent construits, les ascensores ; il en reste encore quelques-uns en état de marche, un peu bringuebalants : je vais les utiliser pour monter à la découverte de ces collines pittoresques. Chaque cerro a une vie communautaire très forte ce qui donne à chacun une identité unique.
Valparaiso, Street Art Ils sont devenus un véritable musée à ciel ouvert : se balader dans le dédale de ruelles escarpées et sinueuses revient un peu à flâner à travers un musée d’art naïf. Les toits en tôle et les maisons déformées forment une palette multicolore : du bleu, du rouge, du jaune, de l’orange ou encore du rose égaient ces quartiers. Au départ, les habitants se servaient des pigments laissés par les marins pour repeindre leurs façades : une tradition centenaire qui n’a jamais cessé.

"Valpo", comme on dit ici, présente une autre particularité : dans cette ville labyrinthe, véritable capitale culturelle du Chili, les graffitis et peintures murales s'entrecroisent pour donner naissance à de grandes œuvres collectives, un véritable "Street Art" ; ils ont fini par marquer la personnalité de Valparaiso comme les façades multicolores de ses maisons et ses funiculaires.

Dans le Cerro Concepcion, le Café Turri propose une excellente cuisine mais surtout une terrasse qui offre une vue exceptionnelle sur l'ensemble du port de Valparaiso.
Ah oui, j'ai vraiment du mal à quitter cette terrasse !!

Santiago du Chili

Santiago, le quartier San Cristobal

Retour à Santiago : j'aperçois d'immenses vignobles qui me rappellent que le Chili est devenu le 4ème exportateur mondial de vin alors que pourtant les chiliens en consomment de moins en moins ; mais, les producteurs ont fait de gros efforts pour s'adapter à la demande internationale."
Au pied de la Cordillère des Andes et à 120 km de l'Océan Pacifique, Santiago est à mi-chemin sur les 4.300 km de longueur que fait le pays. Fondée en 1541 par les espagnols, Santiago a perdu la majeure partie de l'héritage architectural de cette époque, disparu sous l'effet de séismes et d'incendies. Avec près de 7 millions d'habitants, la capitale du Chili regroupe le 1/3 de la population chilienne.

Pour découvrir Santiago, il faut commencer par monter sur la colline du Cerro San Cristobal qui fait partie de l'immense parc métropolitain qui, avec ses 720 ha, est le plus grand parc urbain d'Amérique latine. Le funiculaire qui part du quartier de Bellavista va m'amener au sommet de cette colline qui domine la ville de plus de 300m.
A l'arrivée, la vue sur la ville est spectaculaire.
San Cristobal est aussi un lieu de culte avec le sanctuaire de l'Immaculée Conception qui est devenu l'un des symboles de Santiago. Il est dominé par la statue de la Vierge Marie, haute de 14m et à la blancheur de neige.
Un amphithéâtre avec de nombreux bancs a été aménagé à ses pieds : il a permis au Pape Jean-Paul II de célébrer ici une messe en plein air en 1984.

Santiago, la Tour Entel pour la télévision

Le centre-ville : je suis tout de suite frappé par l'atmosphère européenne qui règne à Santiago. Les vieux bâtiments du centre-ville ont été construits par des architectes européens, inspirés de Paris et Rome. Mais les nouveaux quartiers de Santiago portent de plus en plus la marque de l'influence nord-américaine.
De nombreux paseos, des rues piétonnes, ont été aménagés ; elles sont très vivantes et les animations y sont permanentes. On y rencontre également de nombreux cireurs de chaussures, véritable image du Chili traditionnel...
Je remonte l'avenida del Libertador Bernardo O'Higgins principale artère de la ville de 18km de long et qui traverse le centre-ville d'est en ouest. Un peu long et compliqué ce nom : ici, on l'appelle simplement Alameda. Je passe devant l'église San Francisco : monument symbolique de Santiago, l'église, construite en 1618, est l'édifice le plus ancien de la ville. Santiago, Palais de la Moneda

Plus loin, la tour Entel : c'est la tour de Entel Chile, la société de telecom chilienne : inaugurée en 1974, elle domine tout le quartier avec ses 127 m de haut.

Je continue Alameda pour arriver au Palais Présidentiel de la Moneda. Construit en 1805, sa fonction initiale était d'accueillir l'hôtel des Monnaies. De 1846 à 1958, il devint la résidence des présidents de la République chiliens.
Mais le souvenir de la Moneda reste définitivement attaché aux évènements du 11 septembre 1973. Ce jour-là, le bâtiment est bombardé par l'aviation et assiégé par les troupes d'Augusto Pinochet.
Le Président Salvador Allende C'est dans ce palais où il avait tenu à rester avec une poignée de fidèles, que meurt Salvador Allende, officiellement d'un suicide. Mais certains refusent toujours cette version et accusent le dictateur, qui gardera le pouvoir pendant 17 ans.

Santiago, la relève de la garde

Et ce matin, j'ai de la chance car je tombe par hasard sur la relève de la garde de la Moneda. En fait, elle a lieu tous les 2 jours à 10h. Cette manifestation est impressionnante avec le défilé des troupes à pied et à cheval qui se rendent à la Moneda à travers les larges avenues de Santiago rythmé par les musiciens de la fanfare.
Sur la Place de la Constitution, la relève de la garde se termine avec faste par le remplacement des troupes de garde dans une ambiance à la fois festive, solennelle et impressionnante.

Santiago, la Cathédrale

Je remonte l'avenida Bandera vers la Plaza de Armas. C'est le centre historique de la ville. Dessinée par Pedro de Valdivia, le fondateur de la ville, en 1541, cette place est extrêmement animée : c'est un lieu où les Santiaguinos se donnent volontiers rendez-vous.
La poste centrale occupe l'ancien théâtre, célèbre pour sa magnificence. A côté, le Museo Historico Nacional, installé dans l'ancien palais de justice. Le dernier bâtiment de ce côté est la Municipalidad, l'hôtel de ville, installée dans l'ancien palais consistorial ; sa façade néo-classique a été restaurée après le tremblement de terre de 1985.

Sur le côté ouest, la cathédrale : le bâtiment actuel, édifié au 18ème siècle, est l'œuvre de l'architecte italien Joaquin Toesca. Venu spécialement d'Italie pour ce projet, il réalisa également la Moneda.
La décoration intérieure, un peu surchargée, porte la marque des jésuites. La cathédrale est divisée en trois vaisseaux par une série de grandes arcades en plein cintre, portées par de massifs piliers cruciformes ornés de plaques de marbre rose. Manifestation des femmes à Santiago La nef est dotée de voûtes finement ouvragées, couvertes de stucs et peintes de scènes religieuses, œuvre de Ignacio Cremonesi en 1906. Elle est éclairée par une série d'ouvertures en hémicycle qui distillent une lumière tamisée mais constante, propice au recueillement des fidèles.

En rentrant ce soir, je découvre que tout le centre-ville est bloqué : renseignement pris, nous sommes le "Jour de la Femme", et les femmes justement en profitent pour manifester et réclamer l'amélioration de leurs droits.
La manifestation est bon enfant et non violente mais quand même impressionnante par son ampleur...

Et comment s'en étonner quand on sait que le Chili reste très inégalitaire : 1% des plus riches concentrent 31% des richesses du pays !
Quant au salaire mensuel minimum, il a été récemment fixé à 210.000 pesos chiliens soit 290 euros !

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